"Quiet little place"
18 Juillet 2018 - Haut-Valais
Il y a presque à chaque fois des espèces que l'on a en tête et que l'on espère croiser. Et puis il y a ce qui se laisse entrevoir...
Départ le matin à 1700 mètres d'altitude. Le couvert forestier garde encore la fraîcheur, toute relative, de la nuit. Je me réjouis d'en sortir. Mille neuf cents mètres d'altitude et j'entrevois enfin ma, mes destinations potentielles. La végétation, rase, est néanmoins luxuriante. Les Highland en profitent grassement. De magnifiques bêtes qui ont un je ne sais quoi de sauvage bien plaisant. Deux cents mètres plus haut, je vois au loin quelques race d'Hérens. Au loin, je contemple les cinq 4000, sommets fameux aux noms connus de tous. Je laisse ces "notables" derrière moi et continue mon chemin vers ces combes et sommets anonymes.
Phagocytant un rocher, un massif de Globulaire prend un bain de soleil.

Les Traquets motteux sont abondants et leurs sifflements m'accompagnent le long du chemin. Personne à l'horizon. Ce décor me fait beaucoup penser à l'Islande. Sobre, austère, calme.
Je pars sur la gauche et remonte cette petite combe pierreuse. L'an passé, j'y croisais la Bartavelle; peut-être se laissera-t-elle entrevoir. La flore est très variée, de même que la nature du sol. Tantôt sèchard, tantôt marécageux. S'animant comme des puces, de jeunes Grenouilles rousses fraîchement métamorphosées s'envolent sous mes pas. Irrésistible de se coucher au sol et de passer un moment à les observer dans leur univers moussu. Quelques centaines de millions d'années plus tôt, le puissant Ichtyostega sortait de l'eau pour la première fois. Aujourd'hui, c'est cette petite grenouille de quelques grammes qui règnent à 2300 mètres d'altitude sur le marais.

Les 3000 mètres me tend les bras, mais ce ne sera pas pour aujourd'hui. Je remonte le pierrier sur la gauche. La roche est bien pourrie. Parmi elle, des Tabouret sont les seuls traces de couleur capables de survivre sur ce pierrier constamment en mouvement.

Sur un gros bloque une "Casseuse de pierre" est en plein travail. Les fleurs déjà fanées, la géométrie de cette Saxifrage paniculée n'en est pas moins esthétique.

Deux-mille-six-cents mètres et je pose mon sac sur ce petit sommet. Je jumelle les environs. Pas âme qui vive. Si, au loin, j'entend quelques Nez noirs. De magnifiques moutons, avec une vraie bouille. Comme les Highland, ils ont un je ne sais quoi de sauvage. Très habiles, je les vois chercher l'ombre sous des surplombs rocheux.
Le soleil tape fort. Si la région abrite quelques bouquetins, ils sont beaucoup plus farouches que ce que j'ai pu observer ailleurs, ne se laissant que difficilement approcher. Je préfère. De toute façon, avec une chaleur pareil, la faune se met à l'abri.
Je n'étais pas parti dans l'idée de l'observer. C'est pourtant lui qui s'est montré. Balayant du regard son domaine dont l'échelle nous échappe, 2 Vautours fauves cerclent quelques minutes au-dessus de moi avant de repartir vers le nord.
Prochaine fois, j'irai sur ce discret 3000, histoire de gratter quelques mètres pour me rapprocher d'eux.
