Petits plaisirs inoubliables

Une semaine que nous sommes entrés dans l'été. Chaleur, soleil, l'hiver semble déjà bien loin. Un hiver qui sera pourtant difficile d'oublier.

Je décide de prendre de l'altitude, chercher la fraîcheur.

Deux-mille-cinq-cents mètres, je commence mon bain d'air pur. Les combes sont encore enneigées. La flore est en plein essor; c'est le printemps ici. Tout d'abord des Benoites des montagnes créent de belles parcelles jaunes, à peine orangées. Des Pulsatilles souffrées par brassées; mes préférées. La peu fréquente Androsace des montagnes.

Dans le vaste pierrier en contre-bas, j'entend quelques sifflements de marmottes. Je prend un peu d'altitude. J'arrive non loin de la petite combe où, l'automne passé, je venais mettre mon acuité visuelle à l'épreuve en cherchant le Lagopède alpin. Sera-t-il présent à l'appel? Le chemin qui y mène est en tout cas suffisamment long pour le laisser occuper mes pensées.

Un vrai bonheur de serpenter parmi cette flore. Deux-mille-six-cents mètres environ. La Silène sans pédoncule s'agrippe à son rocher.

Je ne résiste pas au plaisir de me plonger dans son univers. Couché sur le ventre, fascinant de voir ce qu'elle voit. Un spécimen qui doit bien avoir mon âge; elle se bonifie avec le temps en tout cas.

De retour à la station debout, je poursuis mon chemin, le regard traînant toujours sur les rochers avoisinants, des fois qu'il soit là...

Jolie tache bleu sur la pelouse alpine. La Gentiane printanière est épanouie. A nouveau immergé dans cet univers je prend quelques images.

Elles ont un léger je-ne-sais-quoi qui me fait penser aux éoliennes, mais en beau.

Brusque sifflement unique. Une marmotte a repéré un Aigle...

.... une Ombre passe

Je remonte dans la combe jusqu'à 2850 mètres environ. Pas de Lagopède, pas de crotules. Profitant du soleil, je jumelle un groupe de cornus faisant de même en contre-bas sur la gauche. Je les rejoins tranquillement.

Je pique la curiosité de l'un deux...