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Rencontre avec un petit échassier des hauts plateaux: Le Pluvier guignard

En cette fin d'été, je me propose d'aller dans un secteur du Bas-Valais, à la rencontre d'un magnifique oiseau, le Pluvier guignard. Etonnant à plus d'un titre, la femelle de ce petit échassier de la famille des Charadriidés, est plus grande et plus colorée que le mâle. Les rôles sont par ailleurs inversés.


Il est 3h15 lorsque mon réveil sonne. La nuit a été froide, et magnifique. Mes affaires préparées la veille, je les complète avec un peu de pain, quelques fruits secs et une gourde d'eau fraîche remplie à la fontaine du village. Pas un bruit dans le village. Je regarde le Salentin, le col du Jorat, puis m'engouffre dans les ruelles étroites du village.


Il fait encore nuit lorsque je me retrouve au pied de la montagne. Le brâme du cerf se fait entendre. Remontant la crête forestière à la lampe frontale, j'emprunte le sentier des cerfs tracé dans les rhododendrons. Sorti de la forêt, je découvre alors ce merveilleux paysage à peine éclairé. Il me reste alors à parcourir quelques centaines de mètres pour atteindre mon objectif, à 2500 m d'altitude environ.


Affectionnant les hauts plateaux, le Pluvier guignard est un oiseau peu farouche. Grâce à son plumage, il passe inaperçu dans les prairies maigres d'altitude. Il y trouve insectes et autres invertébrés qu'il capture principalement à l'aube et en fin de journée.

Le soleil se lève. Les quelques nuages coiffant les sommets enneigés voisins s'enflamment. Merveilleux. Les Pluviers seront-ils au rendez-vous? La Nature s'est déjà montrée bien généreuse ce matin.


Arrivé au sommet, je prospecte alors minutieusement le haut plateau aux jumelles. Rouge-queue à tête noire et Traquet motteux s'activent parmi les gros blocs rocheux. En contre-bas, un groupe d'une quinzaine de chamois se déplace dans le pierrier.

Au loin, les Dents-du-Midi et la Tour Salière s'illuminent. Le Salentin, noir, émerge de la mer de brouillard. La vision est sublime. Réchauffé par le soleil, les Criquets de Sibérie s'agitent dans les herbes rases. Avec ses pattes avant "à la Popeye", un mâle se laisse photographier.

Subitement, un vol de cinq Pluviers traverse le ciel comme un jet de flèche, les montagnes enneigées en arrière plan. Merveilleux instant. Peu après, je repère 4 autres individus au sol. Disparaissant derrière une petite butte, accélérant pour capturer un orthoptère imprudent, se lissant les plumes sous les doux rayons du soleil, peu farouches, ils se laissent observer sous tous les angles


Si certains nichent en Europe du Nord, d'autres viennent depuis la Sibérie pour rejoindre les zones semi-arides de l'Afrique du Nord, parcourant ainsi plus de 10'000 kilomètres.

La fin de la matinée approche. Il est temps de laisser ce si bel oiseau. Un long périple l'attend encore pour gagner ses quartiers d'hivers. Une matinée mémorable, à plus d'un titre!


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